Par MF
Le ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants (MFFGPE), n’est pas épargné par les scandales liés à la gestion des fonds d’urgence déployés après la survenue de la pandémie de la Covid-19.
Plusieurs irrégularités liées à des doubles paiements des dépenses, des paiements d’aides et de secours aux mêmes personnes, des paiements d’aide et secours à des agents du ministère, des défauts de production de pièces justificatives de dépenses, des défauts d’enregistrement des contrats sont relevées par la Cour des comptes, dans un rapport d’audit sur la gestion des ressources mobilisées dans le cadre de la riposte contre la Covid-19.
Il s’agit de dépenses portant sur des achats de riz, sur l’acquisition de denrées alimentaires et divers produits, sur le retour en familles des enfants dans les régions, sur la prise en charge des frais de transport relatifs au retour en famille des enfants talibés, sur la réalisation d’un film sur la protection des enfants de la rue, sur la prise en charge alimentaire des enfants en situation de rue (Cambérène, Guédiawaye…).
L’instance juridictionnelle dénonce un préjudice de 36 millions 147 500 francs CFA au détriment du Trésor public. Selon le Directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAGE), cette situation est « une erreur de reporting qui s’explique par les multiples pressions liées à l’exécution diligente du plan de riposte contre la Covid-19 sur le terrain ». Une procédure destinée à « assurer un approvisionnement continu de la Caisse (…) Il fallait régulariser les dépenses de la Caisse avant de prétendre urgemment à un nouvel approvisionnement. C’est dans ce cadre que les décharges chèques se sont retrouvés malencontreusement sur la décision aides et secours », justifie-t-il.
De plus, des personnes ayant les mêmes noms de famille et prénoms, numéros de carte d’identité et parfois adresses ont bénéficié à plusieurs reprises de l’aide avec des montants différents. Les 25 bénéficiaires, dont les critères de sélection n’ont pas été précisés, ont reçu des montants allant de 12 millions 93 300 francs CFA. Ces dépenses ont atteint 52 millions 233 300 francs CFA. Une procédure d’octroi de l’aide jugée irrégulière par l’instance judiciaire ainsi que celle attribuée à cinq agents du ministère occupant différentes responsabilités, d’un montant de 22 millions 300 000 francs CFA, « destinés au financement des opérations de retrait des enfants de la rue », explication fournie par le DAGE.
D’autres manquements liés à un défaut de production de pièces justificatives de dépenses d’une enveloppe de 650 millions de francs dont un reliquat de 4 millions 828 700 francs CFA subsiste encore, sont pointés par la Cour des comptes qui demande au Garde des sceaux, ministre de la Justice, d’ouvrir une information judiciaire pour chacune des irrégularités constatées.