Par MF
Cinquante ans plus tard ! Deux générations de Sénégalaises ! Et, toujours le même Code régissant juridiquement leur vie. Des dispositions figées et inoxydables défavorables aux femmes. Par exemple, dans le cadre du mariage, le mari est reconnu comme le seul chef de famille. L’autorité. Celui qui choisit exclusivement la résidence conjugale et exerce la puissance paternelle.
La mère n’a aucun pouvoir sur ses enfants. Elle participe uniquement à leur éducation et à l’entretien du ménage. Pour les prises de décision concernant leur vie, c’est dévolu au chef de famille, c’est-à-dire au père. Et, en cas de divorce, elle peut même être condamnée à payer une pension alimentaire pour ses enfants, si leur garde est attribuée au père. De plus, elle ne peut pas bénéficier des suppléments pour charge de famille, car « Ces charges pèsent à titre principal sur le mari ».
Pourtant, avec la fragilité du secteur industriel, la précarité des emplois surtout manuels, des métiers de force ou encore de la tertiarisation des métiers, de plus en plus de femmes sont principales pourvoyeuses de ressources dans les ménages, c’est-à-dire les vraies cheffe de famille. Mais, leur statut juridique n’a pas changé.
Ce Code est taillé sur mesure par et pour les hommes. Sinon comment expliquer que le délit d’adultère soit constitué pour les femmes et relatif pour les hemmes ? Ces derniers ont le droit de « disperser leurs sentiments » jusqu’à prendre quatre femmes qui tenues à une fidélité absolue envers le mari.
La recherche de paternité est interdite et le déni de paternité protégé par la loi. De plus, un père a le droit de renier son enfant issu des liens du mariage sans problème. « L’enfant légitime porte le nom de son père. En cas de désaveu, il prend le nom de sa mère ».
Un père peut même choisir, à sa convenance, le moment de reconnaître son enfant. « L’enfant naturel porte le nom de sa mère. Reconnu par son père, il prend le nom de celui-ci ». Et en cas d’inceste, l’enfant ne peut porter que le nom de sa mère.
Seul un père peut déclarer son enfant à l’état civil, une mère a besoin d’une procuration. Il en est de même pour celle qui voyage avec ses enfants, une autorisation paternelle dûment signée lui est demandée par les autorités frontalières. Les filles peuvent être données en mariage à l’âge de 16 ans avec l’autorisation de leurs parents.
En ce qui concerne, le droit des successions musulmanes, les femmes ne peuvent prétendre aux mêmes droits que les hommes qui reçoivent une part double. La veuve a droit à la moitié de la part qui revient au veuf.. En cas de polygamie, la part du conjoint survivant sera partagée en autant de fractions qu’il y a d’épouses.
Les femmes souffrent également de « l’inaccessibilité des ressources juridiques » uniquement vulgarisées en français.