Les accouchements, la fréquence des rapports sexuels ou encore l’âge jouent sur l’élasticité du vagin. Pour retrouver des « sensations », de jeune fille, des femmes n’hésitent pas à dépenser des fortunes pour redonner une certaine étroitesse au vagin. Elles utilisent des substances souvent toxiques au péril de leur santé.
Par YF
Resserrer son vagin fait partie de l’art séduction, de reconquête pour beaucoup de femmes, au début de leur mariage, après un accouchement ou à l’arrivée d’une coépouse. Des concoctions dignes des plus grandes « magiciennes du plaisir » pour atteindre leur but : satisfaire leur mari dans le secret de la chambre conjugale. Un cocktail composé de beurre de karité, de racine du vétivier, de poudre d’alun, de gingembre, de cristaux de sel provenant du Mali, de menthe, de miel, de camphre ou encore de citron, des feuilles de tabac et des graines de chanvre. Sans oublier le guéni noir, encens parfumé pour couronner le tout.
« Après mon accouchement, j’ai commencé à me poser des questions. Mon mari m’aimera-t-il davantage ? Continuerais-je à être irrésistible ? Pour répondre à mes préoccupations, je me suis mise à utiliser des produits qui permettent de resserrer mon vagin », admet Viviane Ba, assistante de direction. Après quelques mois d’usages répétitifs, surviennent des problèmes. « J’ai eu des irritations lors de mes rapports sexuels. Mon gynécologue traitant m’a diagnostiqué une déshydratation entière du vagin entraînant son resserrement dû à des infections », confie la jeune maman. De durs moments. La flore vaginale était dans un état de détérioration avec des démangeaisons et de fortes odeurs. Coincée sur son lit conjugal, elle confie la mine crispée que son mari lui en a voulu, lorsqu’il a su.
L’introduction de ces substances souvent toxiques fragilise la membrane vaginale et favorise l’assèchement du vagin, le déséquilibre de la flore vaginale et les infections. Pourtant, aucun produit ou substance ne peut resserrer le vagin. La solution passe, tout simplement, par la rééducation du périnée qui est un muscle.
Sur un forum en ligne pour femmes, une dame a témoigné de son calvaire en partageant avec ses sœurs les conséquences du « plaisir sexuel éternel ». Depuis quatre mois, elle peine à se déplacer. Elle souffre d’une infection vaginale très avancée due aux médicaments secrets. « Mon sexe est fermé. Après de multiples examens et analyses, le verdict est sans appel. Le gynécologue m’a fait savoir que je souffre d’une grave infection vaginale nécessitant une opération. Les produits utilisés en sont l’origine ». Le plus dur à supporter, pour celle qui doit se battre pour recouvrer sa santé, est le départ de son mari.
Malgré les risques, l’écoulement de ces produits se fait rapidement aussi bien dans les marchés locaux que sur les réseaux sociaux. La course au plaisir est en train de consumer la santé des femmes à petit feu.