De plus en plus dans la capitale sénégalaise, des groupes de personnes, surtout des femmes de tous les âges se retrouvent dans des espaces privés ou publics pour des exercices physiques. Elles marchent, dansent, bref bougent pour un corps sain.
Par AMD
Des images de femmes en randonnées pédestres, ou faisant divers mouvements rythmés au son d’une musique dansante, font de plus en plus partie de l’animation semi-nocturne ou nocturne dans divers quartiers de Dakar. Tantôt ce sont des femmes seules, en couple ou entre amies et copines qui font leur ballade à pas de courses ou selon leurs propres rythmes : elles sont en quête de bien-être, que ce soit en début de soirée ou aux premières heures de la matinée.
Les motivations sont aussi différentes que les profils. « Le sport m’a été recommandé parce que je fais des crises liées à l »hypertension artérielle » explique l’une d’entre elle qui poursuit : « Aussi j’ai remarqué que cela me fait beaucoup de bien. Je dors mieux, et surtout mon corps est devenu léger, on dirait une jeune fille de 18 ans » explique cette jeune maman avec un éclat de rire. En plus « cela me permet de faire de la marche car j’y vais à pied. Ainsi je m’arrange toujours pour y consacrer un jour sur deux, de 18h à 16 heures ».
Dans son quartier, ce sont des mères de familles qui s’arrangent pour y aller en groupe, d’autres s’organisent depuis leur lieu de travail. Ainsi plus qu’un loisir, le sport est devenu thérapeutique pour des femmes, qui pour perdre du poids, qui pour un sommeil réparateur, qui pour lutter contre certaines maladies chroniques comme l’hypertension artérielle.
A Dakar, les salles de sport n’ont plus l’apanage des offres d’activités physiques supervisées par un entraineur. Le plein air est à la mode. A Ngor par exemple, l’aquagym est devenu un rendez-vous incontournable pour des personnes qui se disent du troisième âge. Les recommandations se font de bouche à oreille et les conseils selon les profils : rescapés d’accident vasculaire cérébral (Avc), personnes souffrant de maladies chroniques comme l’hypertension artérielle, le diabète, l’arthrose, ou simplement d’obésité…
Aux Hlm Grand-Yoff, le terre-plein du grand rond-point, change de visage à partir de 20 heures. A cette heure, les groupes de danses cèdent la place aux « sportifs » nocturnes. Idem dans l’espace sablé jardin sur les deux voies de liberté VI, en face du Camp pénal. Bref, ce n’est plus l’offre qui manque et le sport marque son empreinte de plus dans le quotidien des femmes. Pourquoi ce besoin de plus en plus affiché des femmes, qui pourtant ne sont pas toujours au repos dans les ménages ? N’est-ce pas « tous les travaux domestiques sont des activités physiques : faire la cuisine, balayer, faire le linge, le jardinage, le ménage… » Affirmatif explique Mamadou Kéba Tamba de l’Académie de la vie en action (Ava), dont les séances de coaching commencent toujours par du stretching. Il argumente : « Une activité physique est toute activité qui fait bouger le corps ou qui nous permet d’utiliser le corps physique avec des mouvements des muscles entrainant une dépense d’énergie supérieure à celle dépensée au repos. Elle regroupe à la fois l’exercice physique de la vie quotidienne, l’activité physique de loisirs et la pratique sportive. »
Et surtout que ces activités permettent le renforcement musculaire et immunitaire. Ainsi il « recommande toutes les activités physiques en fonction des capacités de chaque personne ».