Pour les femmes célibataires, l’accès aux méthodes contraceptives est plus délicat. Leur parcours est semé d’embûches. À titre anecdotique, une femme qui s’était rendue dans une pharmacie pour renouveler ses pilules contraceptives, a été interpellée par le praticien sur son état matrimonial. Ce dernier lui a expliqué que seule une épouse ayant reçu le consentement de son mari peut acheter ces tablettes.
Dans une maternité de la banlieue dakaroise, la sage-femme de garde explique que les filles non mariées « viennent la nuit pour se renseigner sur les moyens de contraception. Elles ont peur de rencontrer des gens qui les connaissent au quartier. Le personnel de garde est formé pour répondre à leurs attentes. »
Les préjugés ou encore les stigmatisations font de sorte qu’aux heures normales de travail, « seules celles qui n’habitent pas le quartier se présentent », renseigne la professionnelle de santé.
Couvertes lors de leur rituel matrimonial, les femmes sont aussi le plus souvent obligées d’emprunter des passages voilés et autres subterfuges pour déjouer certaines injonctions et pesanteurs sociétales.