Par AMD
Aujourd’hui, le monde célèbre les droits des femmes. Les Nations unies mettent l’accent sur l’Innovation et le changement technologique, l’éducation à l’ère numérique pour parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de toutes les femmes et filles. Le ton est donné et les sous-thèmes se déclinent selon les secteurs d’activités.
Au-delà du folklore, la journée passe sans rien changer de la condition et du statut de certaines femmes qui ignorent même leurs droits les plus élémentaires. En milieu rural, la grande majorité d’entre elles manquent presque de tout alors qu’on attend tout d’elles. Du matin au soir, épouse, mère, belle-fille ou encore fille, elles sont partout pour le bien-être de la famille voire de la communauté.
Quelque part au centre du pays, le rêve des filles et des femmes est loin des préoccupations liées au numérique à l’instar d’une jeune maman de jumeaux, portés sur les épaules par les aînées, rencontrée dans la région de Kaolack. Le souci principal de Codou est élémentaire. Elle veut de l’eau, de l’électricité et surtout des latrines.
Dans le village de la commune de Khelcome Birane (Kaolack) nombreuses sont les familles qui n’ont aucune structure sanitaire. Certaines ont des constructions de fortunes faisant office de latrines et d’autres ont tissé la paille pour faire une clôture dans un coin de la concession.
Visage émacié, petite silhouette rendant sa démarche plus rapide, Codou ne peut retenir un soupir d’exaspération quand des ingénieurs venus installer des latrines, dans la cadre d’un programme d’assainissement, lui demandent comment elle gère ses besoins : « Je vais dans la brousse ainsi que tous les membres de ma famille », confie-t-elle pudique, les yeux rivés sur le sol. « Nous n’avons pas le choix. Nous allons dans la brousse faute d’infrastructures. Nous n’avons ni eau ni électricité. »
Le cas de Codou et de sa famille est loin d’être une exception. En milieu rural, l’absence de latrines est une réalité. C’est même la norme dans plusieurs villages.
La réalisation du sixième objectif pour le développement durable (Odd) qui « vise un accès universel et équitable à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement d’ici 2030 » est une utopie pour ces populations, car la défécation à l’air libre a encore de beaux jours au Sénégal.