Par AMD
Safi Faye, cinéaste sénégalaise, est décédée le mercredi 22 février 2023 à Paris, à l’âge de 80 ans. Surnommée la « mère du cinéma africain », elle est présentée comme une cinéaste révolutionnaire, ambassadrice de la beauté africaine et l’une des rares femmes de la cinématographie africaine des années post indépendance.
Enseignante et ethnologue, son œuvre cinématographique porte sur des thèmes qui sont plus que jamais d’actualité, mettant en valeur la vie des femmes, l’accès à la terre, la routine quotidienne au village mais aussi la tradition orale, la spiritualité, etc. D’ailleurs elle a validé son titre d’ethnologue avec une thèse sur les religions sérères.
Son palmarès se décline en plusieurs prix des festivals de cinéma dont celui du Festival panafricain du film et de la télévision à Ouagadougou (Fespaco), le prix du Festival international du film de Berlin, le prix du Festival international du film d’expression française (Fifef).
En 2017, elle a reçu lors du Saint-Louis Docs’, un festival de films documentaires à Saint-Louis du Sénégal, le Grand Prix d’Honneur, à titre de « l’une des premières femmes noires africaines de l’histoire du cinéma ». Le monde culturel retient qu’elle « a été la première femme à être sélectionnée au Festival de Cannes, en 1979, et projeté à nouveau après quatre décennies, en 2018 ».
A son actif, plusieurs titres dont les plus populaires restent le premier long métrage réalisé par une Africaine : Kaddu Beykat (La Voix du paysan, ou Lettre de mon village) en 1972 ; son dernier long métrage Mossane (1996), un film fiction. Il y a aussi le documentaire Fad,jal (1979), du nom de son village natal Fadial où elle sera enterrée.