Par AD
Après leur répudiation, beaucoup de femmes se remarient sans l’obtention d’un certificat de divorce, faisant d’elles des hors la loi. En effet, sans le savoir, nombreuses sont celles qui sont en situation de bigamie, c’est-à-dire, qu’elles ont contracté une nouvelle union, sans avoir dissous devant le juge les liens du premier mariage.
Les faits divers des journaux relatent souvent l’histoire de femmes, se retrouvant devant le juge, accusées, à leur grand étonnement, d’être mariées avec deux personnes différentes. Leur seul tort, avoir refait leurs vies avec un homme sans au préalable, faire acter leur divorce devant un officier d’état civil.
La bigamie est un délit entrainant deux types de conséquences :
- Le second mariage est considéré comme nul et non avenu ;
- L’époux bigame encourt, selon l’article 333 du Code de la famille, un emprisonnement de 6 mois à 3 ans et une amende de 20 000 à 300 000 FCFA.
Une situation due au manque d’informations, à la faiblesse de la vulgarisation des droits des femmes, mais surtout à des lois discriminatoires envers les femmes. Par exemple, un époux peut répudier sa femme, sans aucune sanction pénale, même s’il peut être condamné à payer des dommages et intérêts. Alors que la femme qui quitte, sans motif grave, la résidence commune avant le divorce, peut être accusée d’abandon de domicile conjugal. Son départ constitue une faute puisqu’il s’agit d’une violation des obligations de cohabitation des époux. Le conjoint pourrait s’en servir pour solliciter le divorce au tort exclusif de la femme.