Par MF & AD
Au Sénégal, une femme perd la vie toutes les 6 heures en donnant naissance ou à la suite de complications liées à l’accouchement. La mortalité maternelle est estimée à 236 pour 100 000 naissances vivantes, soit 4 décès par jour.
L’analyse des données montre une répartition inégale entre les régions. En 2016, une évaluation succinte des soins obstétricaux et néonataux d’urgence (Sonu) rapportait 781 décès maternels dont 63 à Dakar, 111 à Thiès,171 à Diourbel, 57 à Kaolack, 41 à Kaffrine, 26 à Fatick, 88 à Tambacounda, 41 à Ziguinchor, 24 à Sédhiou, 27 à Kolda, 18 à Kédougou, 46 à Saint-Louis, 31 à Louga et 37 à Matam.
Après l’échec de l’initiative de la « santé pour tous en l’an 2000 », il s’agit selon le nouvel agenda établi d’arriver d’ici 2030 à ramener la mortalité des nouveau-nés à 12 pour mille et à 70 pour 1000 naissances pour la mortalité maternelle.
« La mortalité infanto-juvénile a enregistré une baisse très importante : de 72 pour 1000 naissances à 37 pour 1000 entre 2012 et 2019 et la mortalité néonatale de 21 pour 1000 naissances vivantes en 2019 », révèle Dr Amadou Doucouré responsable de la Direction de la Santé de la mère et de l’enfant.
Les moyens d’une politique
Pour combler ce gap, les autorités semblent miser sur la formation et la gestion des ressources existantes. Depuis 2018, le montant des bourses de spécialisation des médecins généralistes est passé de 150 000 à 300 000 FCFA. Ce qui a permis de former plus 1140 spécialistes, dont 160 gynécologues, 113 pédiatres et 83 anesthésistes, en sus d’un programme de recrutement pour la contractualisation de plus de 2000 sage-femmes d’État, d’infirmiers ou de médecins.
Sont également favorisées d’autres approches liées à la planification familiale et aux soins. La sensibilisation demeure un élément central pour briser les différents obstacles.
Encadré
La mortalité maternelle est définie par le décès d’une femme au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison, – quelles que soit sa durée et sa localisation, – pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle ni fortuite » ;
La mortalité néonatale est définie par le décès d’un nouveau-né né vivant dans les 28 jours qui suivent la naissance
La mortalité infantile est définie par le décès d’un enfant survenant dans la première année de vie (enfant de 0 à 1 an) ;
La mortalité infanto-juvénile est définie par le décès d’un enfant survenant dans les 5 premières années de vie (enfant de 0 à 5 ans).